Quelle sylviculture pour les groupements forestiers ?

Toutes les plantations résineuses des groupements forestiers (GF) de l’Hérault ont entre 45 et 68 ans. Ces plantations ont été réalisées et financées par l’État avec, à l’époque, l’objectif de récolte du peuplement à maturité. C’était « avant », la France avait besoin de cette matière première pour son industrie.

Mais les arbres ont plus ou moins bien poussé et la sylviculture a plus ou moins bien évolué.

Les services forestiers de l’État, DDA au début, DDAF ensuite et maintenant DDTM, en tant que gestionnaire forestier jusqu’au remboursement de l’avance consentie par l’État, avaient déjà réalisé les premières éclaircies rémunératrices. Ces premières éclaircies ayant le plus souvent permis le remboursement de la dette, le GF est alors devenu autonome et a dû, à partir de cette émancipation, apprendre à gérer son boisement.

Les gérantes et les gérants de ces GF étaient la plupart du temps des maires, car les communes qui avaient apporté des terrains nus dans le GF avaient reçu des parts en échange. Les sociétaires faisant confiance à leurs élus, qui avaient au préalable négocié avec BRL la création du GF, n’ont pas hésité à nommer leur édile comme gérant du GF.

Ces élus, bien que n’étant pas des gestionnaires forestiers professionnels, ont néanmoins assuré la vie administrative du GF.

Le CRPF, en venant en appui aux gérants, a fait et fait encore un travail remarquable avec les groupements forestiers et notamment avec ceux dont le boisement est arrivé à l’âge des deuxièmes éclaircies et dont la dette a été remboursée.

La mise en place, par le CRPF, de gestionnaires forestiers professionnels qui rédigent le document de gestion durable et qui ensuite le mettent en application a été d’un grand secours aux gérantes et gérants, peu familiers avec la sylviculture.

Les plantations résineuses ayant le même âge sur un même GF, le traitement sylvicole proposé se rapprochait de la futaie régulière, avec coupes d’éclaircie et coupe définitive.

Mais les nouveaux enjeux du changement climatique et de la préservation de la biodiversité imposent une autre sylviculture.

La tendance mondiale s’oriente vers une gestion forestière plus proche de la nature : la sylviculture mélangée à couvert continu (SMCC). Cette méthode vise à optimiser les fonctions socio-économiques des forêts tout en favorisant la biodiversité et la résilience des écosystèmes.

Pour mettre en œuvre cette sylviculture, il est important que les gérants des GF en soient convaincus. Le passage d’une sylviculture traditionnelle à une SMCC prendra du temps dans les peuplements artificiels.

C’est pourquoi la formation des gérants est urgente pour appréhender les principes clés de cette sylviculture : multifonctionnalité des boisements, diversité des espèces et processus naturels qui régissent l’écosystème forestier.

La fédération promeut cette sylviculture et souhaite aider les gérantes et les gérants des GF afin qu’ils puissent, en toute connaissance de cause, adopter cette méthode de gestion durable innovante.